mercredi 18 février 2015

Message de carême 2015 : non à la mondialisation de l'indifférence !


Photo trouvée sur www.cath.ch


Nous entrons aujourd'hui, mercredi des Cendres, dans le carême. Cela va nous mener jusqu'à Pâques, le 5 avril prochain. Le pape François a préparé, il y a déjà plusieurs mois, le message de ce carême. Il a été daté du 4 octobre 2014, fête de saint François d'Assise. Ceci permet au pape d'insister sur la charité entre frères.

Le message est intitulé "Tenez ferme (Jc 5, 8)", citation de la lettre de saint Jacques qui se continue ainsi : "tenez ferme car la venue du Seigneur est proche". Le thème abordé par le pape est celui de "la mondialisation de l'indifférence".

Le pape nous dit : "L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens". Dieu n'est pas indifférent : "Dans l’incarnation, dans la vie terrestre, dans la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre ciel et terre, s’ouvre définitivement". Mais le monde réagit différemment : "le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui".

Pour le pape le renouveau passe par 3 pistes : l'Eglise dans son entier, les paroisses (et les communautés) et chaque fidèle.

Pour l'Eglise, le pape s'appuie sur une citation de saint Paul : " Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance (1Co 12, 26)". Il considère qu'en Eglise, "celui qui est du Christ appartient à un seul corps et en lui personne n’est indifférent à l’autre". Mais cette sollicitude va au-delà des limites de l'Eglise : "nous pouvons faire quelque chose aussi pour ceux qui sont loin, pour ceux que nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, parce que nous prions Dieu avec eux et pour eux afin que nous nous ouvrions tous à son œuvre de salut".

Dans les paroisses et les communautés ("Où est ton frère ? (Gn 4, 9)"), le pape appelle à "dépasser les frontières de l’Église visible dans deux directions : d'une part "en nous unissant à l’Église du ciel dans la prière", de façon à atteindre la "communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour" (j'ai apprécié la référence à sainte Thérèse de Lisieux), d'autre part en appelant à "franchir le seuil qui la met en relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont loin". Il a cette belle image "des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence".

Et pour chaque fidèle ("Tenez ferme (Jc 5, 8)"), pour lutter contre la tentation de l'indifférence, "nous pouvons prier dans la communion de l’Église terrestre et céleste" et "aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église".

Mais le pape François va plus loin : il nous faut "résister à la tentation diabolique qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde tout seuls". Ceci me rappelle le message de carême du pape Benoit XVI en 2010. Et il cite explicitement Benoit XVI pour nous appeler à "vivre ce temps de Carême comme un parcours de formation du cœur" (cf. Lett. Enc. Deus caritas est, n. 31). Enfin, il appelle chaque fidèle à nous tourner vers le Sacré Cœur de Jésus (« Rends notre cœur semblable au tien »), de cette façon "nous aurons un cœur fort et miséricordieux, vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne tombe pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence".

Source : site du Vatican

mardi 10 février 2015

10 février 1638 : vœu de Louis XIII (consécration de la France à la Vierge)



C'est aujourd'hui le 377ème anniversaire du vœu de Louis XIII, qui publie le 10 février 1638 l'Edit officiel qui consacre solennellement la France à Marie.


Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre.

A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut.

Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre état, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté, que d'accidents qui nous pouvaient perdre.

Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice.

La rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.

Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs états dont ils avaient été dépouillés.

Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.

Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra sans doute de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son fils rabaissé jusqu'à nous, et à ce fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.

A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre du fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de la cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne dans ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix , et où nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.

Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite église à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.

Exhortons pareillement tous les archevêques et évêques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse ; entendant qu'à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de la ville y soient présents ; et d'autant qu'il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevêques et évêques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites églises pour y être fait la dite cérémonie et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse largement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre bon plaisir.

Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingt-huit.


Source : Wikipédia pour la photo de l'oeuvre de Coysevox à Notre Dame de Paris, et le site Salve Regina pour le texte du vœu.